ENTREPRISE LOCALE À L’ACTION

Un moteur clé des améliorations de la chaîne d’approvisionnement sera toujours le secteur privé. Les entrepreneurs intelligents chercheront des façons d’obtenir des avantages pour toutes les parties prenantes. Ceci est l’histoire de Bhagwan.

Commerce et investissement dans la pierre naturelle. Le secteur offre un énorme potentiel pour générer des revenus, la croissance, la prospérité et des moyens d’existence durables favorisant le développement local. Par le projet Stop Child Labour, nous passons aux choses sérieuses par le biais de Manjari (Une CSO locale), en commençant par travailler avec des entreprises locales pour protéger les droits de l’homme ou des familles engagées dans le traitement de la pierre naturelle.

M. Bhagwan Das a fabriqué les pavés de grès dans la région de Budhpura ou du district de Bundi au Rajasthan ces 20 dernières années.  Son père a déménagé lorsque Bhagwan Das n’avait que 2 ans. Son père ouvre alors une boutique Paan (Coléoptère) à Budhpura pour gagner sa vie.  En raison de ses conditions familiales, Bhagwan quitte l’école en 6e primaire. Dans un premier temps, il lance une épicerie mais il a très envie d’explorer d’autres pistes pour augmenter les revenus de sa famille. Il décide de créer une entreprise de production de pavés de grès. L’entreprise grandit et il établi l’un des plus grands chantiers de pavés à Budhpura, qui emploie alors environ 300 travailleurs, hommes et femmes.


Sous la coupelle de Stop Child Labor, Manjari, une CSO locale, travaille à préserver les droits des travailleurs du secteur du pavé et ceux de leur famille.  Une partie cruciale de la stratégie de Manjari est de travailler avec des chefs d’entreprises locales et c’est ainsi que l’équipe de projet rencontre MR. Bhagwan Das et d’autres chefs d’entreprise du secteur du pavé à Budhpura. Des réunions et activités régulières sont organisées pour lancer le processus de sensibilisation des entreprises locales sur les problèmes du travail. Au début, les chefs d’entreprises considéraient le programme comme une menace pour les affaires du pavé mais par son engagement constant, l’équipe de Manjari a sensibilisé les chefs d’entreprises locales à propos de l’importance de fournir un environnement sûr à leurs travailleurs et en protégeant les droits des enfants sur place.

Mr. Bhagwan a pris cela de manière très positive et a commencé à apporter des changements dans les conditions de travail sur son chantier de pavés. Il a commencé par fournir de l’eau potable et des toilettes pour ses travailleurs, hommes et femmes, du jamais vu dans l’industrie du pavé.    Ensuite, il s’est engagé à encourager les enfants à aller à l’école en fournissant un centre de motivation sur le chantier. Différentes installations de jeu ont été développées à l’intérieur et à l’extérieur. Une zone a été créée pour offrir un environnement sûr de jeu aux enfants.   Cela voulait dire que pendant que les parents travaillaient, les enfants pouvaient participer à des activités amusantes et constructives plutôt que de vagabonder.

Des dispositifs mobiles procurant de l’ombre ont été fournis aux travailleurs pour les protéger des effets d’un soleil brûlant. Malgré toutes le cout de toutes ces mesures, Bhagwan Das, avant tout homme d’affaires, a réalisé que fournir à ses travailleurs ces installations de base pouvait à la fois augmenter la productivité de son chantier de pavés et en améliorer le bien-être de ses ouvriers.   Une situation gagnante-gagnante. Maintenant le planning prévoit de créer un fonds pour les ouvrières enceintes.  Le fonds permettra de payer la maternité des femmes, un événement sans précédent dans l’industrie du pavé locale.

Bhagwan Das ambitionne de développer un modèle de chantier de pavés à Budhpura où les travailleurs auraient de bonnes conditions de travail. Il essaie actuellement d’influencer d’autres propriétaires de carrières en vue d’améliorer les conditions de leurs chantiers.

Bhagwan Das a également adopté d’autres mesures comme l’enregistrement des travailleurs et la documentation du paiement des salaires. Ce n’est que le début dans le secteur du pavé ; il faut encore sensibiliser de nombreuses parties prenantes pour préserver les droits de l’homme ou des travailleurs engagés dans le traitement de la pierre naturelle.

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LE NOMBRE D’ENSEIGNANTS EST UN FACTEUR CLÉ POUR LUTTER POUR LA CRÉATION DE ZONES SANS TRAVAIL D’ENFANTS

Le nombre d’enseignants est un facteur clé pour lutter pour la création de zones sans travail d’enfants – Steve Walley, London Stone Managing Director nous en dit plus à propos de ce problème de taille

Le travail des enfants est un problème complexe mais ce n’est que lorsque vous commencez à travailler à essayer de traiter le problème que vous commencez à comprendre à quel point il est compliqué. Au Royaume-Uni et en Europe, nous considérons comme allant de soit que notre système d’enseignement soit excellent. Nous supposons que quand nos enfants se rendent à l’école, des professeurs y sont présents pour les instruire. La situation est très différente à Budhpura, en Inde. Avant d’aller plus long, voici un récapitulatif à propos du projet sur lequel nous travaillons pour créer des zones sans travail des enfants à Budhpura.

Budhpura est un village rural situé dans l’état du Rajasthan en Inde et l’une des régions principales de production de grès indien.  En particulier, Budhpura est très connu comme région clé de l’approvisionnement en pierres de grès (pavés) et, vu la nature de la production de pierres, cela en fait une région très vulnérable quant au travail des enfants.

Un projet enthousiasmant a été lancé à Budhpura en 2015.  Un groupe d’ONG et d’entreprises privées (La campagne Stop Child Labour, ARAVALI, Manjari, ICN, Belgium Stone importer, Stoneasy et un importateur de matériaux d’aménagement paysager établi au Royaume Uni, London Stone) se sont réunies avec une mission simple, éradiquer le travail des enfants à Budhpura.

Le projet a fait beaucoup de progrès.  Durant ces 3 dernières années, des centaines d’enfants ont été sortis du travail des enfants et inscrits dans l’enseignement officiel.  Il y a encore beaucoup à faire, et l’ensemble de l’équipe concernée par le projet ne se fait pas d’illusions. Elle sait qu’après trois ans de travail acharné, nous ne faisons que gratter la surface de l’étendue du problème.

Un des plus grands problèmes du projet et auquel la communauté doit faire face est le sérieux manque de professeurs compétents.  Manjari et les ONG locales travaillent sur le terrain à Budhpura et l’un de leurs rôles principaux est de parler à la communauté et d’amadouer les parents et de les convaincre des avantages d’envoyer leurs enfants à l’école.  Mais la qualité du travail réalisé à Manjari importe peu s’il n’y a pas de professeurs pour instruire les enfants qui se rendent à l’école. Les parents des enfants perdront leur prime d’encouragement. C’est un scénario similaire à celui de « l’œuf et de la poule », c’est facile de comprendre pourquoi les enfants passent entre les mailles du filet et sombrent dans le travail des enfants.

Nom de l’école
Nombre d’enseignants au 10/04/2018

Nombre d’enseignants au 10/10/2018

Augmentation en %
1 Budhpura Choraha
0408100%
2 Bhilon ka Jhopda 0102100%
3 Dhorela 0102100%
4Parana Gurjar 0102100%
5Parana Karado 0102100%
6Parana Ramdev 0102100%
7Budhpura 040775%
Total132592%

Le manque de professeurs compétents a représenté un énorme frein à la progression de ce projet, nous sommes donc ravis de pouvoir partager quelques nouvelles formidables avec vous.  Après des années de pression à différents niveaux du gouvernement indien local, nous avons enfin obtenu un afflux massif d’enseignants qui viendront travailler dans certaines écoles locales de Budhpura. Nous avons réalisé un simple tableau comparatif des nombres de professeurs du printemps à l’automne 2018.  Les nombres ont pratiquement doublé, démontrant clairement les progrès fantastiques que nous avons réalisés.

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TOURNÉS VERS L’AVENIR

No Child Left Behind : Une série rétrospective sur les progrès réalisés et sur ce qui nous attend

Dans cette série en quatre parties, nous jetterons un regard rétrospectif sur le programme No Child Left Behind, les progrès qui ont été réalisés et nous explorerons également ce que nous réserve le futur.

4e partie : Tournés vers l’avenir

Maintenant que le programme No Child Left Behind connaît quelques succès bien établis, il est temps de commencer à se tourner vers le futur. En l’occurrence, cela signifie étendre une grande partie du travail et aider ainsi une communauté plus large, en particulier en s’attaquant aux normes sur les chantiers et dans les mines.

Les mines sont loin d’être un lieu de civilisation. Y réaliser des changements représentera un défi énorme.

Pour commencer, les partenaires du projet commenceront à avoir un regard plus critique sur les conditions de travail, comme la santé et la sécurité dans les carrières locales. Par ailleurs, ils essaieront aussi d’aider à formaliser les systèmes de paiement pour garantir que les travailleurs soient payés pour leur travail. Un élargissement du système d’autosurveillance pour couvrir ces zones sera examiné par le groupe. Pour ces chantiers qui ont le plus de succès, il y aura aussi un système de conversion des chantiers globaux en chantiers modèles que les autres pourront utiliser comme exemple. Et pour aider dans tous ces efforts, le groupe continuera à former les travailleurs pour qu’ils comprennent leurs droits et puisse mieux plaider en leur faveur.

Une aire de stockage typique à 2 niveaux. Tout le grès indien vendu au Royaume-Uni et en Europe provient de carrières similaires à celle-ci.

Comme il s’agit d’une communauté de migrants, il y a un besoin continu d’enseigner aux nouveaux venus l’importance et les avantages de tenir les enfants à l’écart du travail et à les envoyer à l’école. Mais même pour les familles qui acceptent que cet enseignement soit un droit pour leurs enfants, il y a toujours des défis à traiter quant au système scolaire. En particulier, le système à Budhpura est aux prises avec une sérieuse pénurie de professeurs qualifiés.  Malgré les progrès réalisés dans le village, de nombreux enseignants préfèrent encore d’autres affectations. Cela veut dire que la proportion entre les étudiants et les professeurs est beaucoup trop élevée, alors que les difficultés dans la construction de l’infrastructure soutiennent l’allure.

Le centre de la communauté de Manjari se trouve au cœur de la communauté de Budhpura

D’un point de vue administratif, il est de plus en plus crucial que la communauté, spécialement la communauté commerciale locale et d’exportation, prenne en main le plus de travail possible. C’est la seule façon de créer un programme vraiment durable – en particulier une fois que les fonds seront placés dans le futur. Pour l’instant, nous poursuivons notre travail et nous sommes très satisfaits de la coopération formidable avec la population de Budhpura.

La communauté de Budhpura s’est réunie pour soutenir ce projet.

Vous voulez en savoir plus sur le rôle de la population locale dans ce travail ? Lisez notre article de blog, The Unsung Heroes Behind Child Labour Free Zones.

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LA SITUATION ACTUELLE

No Child Left Behind : Une série rétrospective sur les progrès réalisés et sur ce qui nous attend

Dans cette série en quatre parties, nous jetterons un regard rétrospectif sur le programme No Child Left Behind, les progrès qui ont été réalisés et nous explorerons également ce que nous réserve le futur.

3e partie : Le travail se révèle payant

Depuis le lancement de No Child Left Behind, des progrès incroyables ont été faits dans le retrait des enfants du travail et leur retour à l’école. Au demeurant, selon le rapport « Stop Child Labour – Out of Work Programme – End Term Evaluation » de la coalition Stop Child Labor, 361 enfants ont été empêchés de travailler et 593 autres retirés du travail, un total donc de 1 019 enfants identifiés initialement comme « non scolarisés ». Par ailleurs, sept écoles (dont six écoles primaires et une secondaire) sont actuellement entièrement opérationnelles alors qu’il n’y en avait qu’une seule à l’origine. C’est sans compter les huit centres préscolaires (Anganwadis) qui n’existaient pas autrefois. Nous attendons aussi la nomination de professeurs supplémentaires suite aux pressions en cours du gouvernement d’état.

Le projet a fourni des résultats réels et tangibles, permettant le retour des enfants dans l’enseignement.

Il y a eu également d’énormes progrès en ce qui concerne la responsabilité des commerçants de pierres. Grace aux systèmes de surveillance qui ont été mis en place, il est désormais beaucoup plus facile pour les personnes de la chaîne d’approvisionnement de savoir ce qui se passe et de savoir s’il est question de travail des enfants.  Au demeurant, 69 carrières et les commerçants concernés ont pris suffisamment au sérieux l’interdiction du travail des enfants pour introduire, tandis que 14 carrières ont été équipées de caméras de surveillance.  En dépit de cela, nous avons découvert que des enfants travaillaient sur certains chantiers « sans travail d’enfants » et cette déception souligne encore une fois l’importance de ne pas baisser la garde au sujet du problème.

De nombreuses carrières à Budhpura ne sont pas encore déclarées Zones Sans Travail des Enfants.

Au-delà des changements concrets que l’on peut voir à Budhpura, l’équipe du programme No Child Left Behind voudrait aussi s’arrêter sur les changements significatifs dans le moral à et autour de Budhpura. En visitant le village aujourd’hui, on peut voir une communauté plus optimiste, enjouée et vibrante. La sensation réelle à Budhpura est que la vie est en train de changer en mieux. Ceci encourage à son tour à un désir de s’impliquer plus grand de la part de la communauté, ce qui permettra au bout du compte d’arriver à une réussite encore plus durable.  Le centre de la communauté locale est vraiment devenu le cœur de la plupart de ces opérations, offrant aux résidents du village un espace pour communiquer et continuer d’avancer.

Une communauté autrefois divisée et isolée s’est aujourd’hui réunie pour réorganiser et reprendre en main son futur.

Voici quelques unes des autres manières dont No Child Left Behind a positivement influencé la communauté :


• 84 jeunes femmes (de 15 à 18 ans) ont achevé une formation de couture et 22 jeunes hommes (de 15 à 18 ans) ont terminé un cours d’électricien, leur permettant d’être plus autonomes sans devoir compter sur le commerce de la pierre.
• 17 groupes d’entraide de femmes (SHG) ont été créés, pour un total de 197 membres. Ces groupes d’entraide sont des structures pour une épargne collective et faciliter l’accès au crédit et sert aussi d’instrument d’autonomisation pour les femmes.
• 570 personnes ont obtenu l’accès aux pensions de veuve ou des avantages dont elles ne savaient même pas qu’ils existaient.
• 586 travailleurs bénéficient désormais d’une assurance accidents payée par les employeurs. Manjari espère étendre le projet à tous les travailleurs en 2017.

Pour connaître tous les résultats, lisez l’External Evaluation of the Out of Work Programme (2014 – 2017).

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SUR LE TERRAIN

No Child Left Behind : Une série rétrospective sur les progrès réalisés et sur ce qui nous attend

Dans cette série en quatre parties, nous jetterons un regard rétrospectif sur le programme No Child Left Behind, les progrès qui ont été réalisés et nous explorerons également ce que nous réserve le futur.

2e partie : Le projet commence à prendre forme

Garantir un succès à long terme d’un projet tel que No Child Left Behind est complexe.  Alors que les organisations hors de la région pourraient parfois être tentées de prendre le contrôle des aspects variés du projet depuis l’étranger, la réalité est que ce type de gestion à distance a de sérieuses limitations. Pour qu’un projet comme celui-ci soit réussi, il doit être dirigé par une équipe compétente de professionnels sur le terrain qui ont des connaissances approfondies de la communauté qu’ils servent ainsi qu’une compréhension du type de bureaucratie et des défis généraux auxquels ils devront faire face.

Pour le programme No Child Left Behind, c’est l’équipe locale de Manjari, basée à Budhpura, qui a fait la différence. L’équipe, qui comptait un certain nombre de personnes de Budhpura, était mieux préparée à affronter les problèmes du travail des enfants étant donné ses connaissances de la région et des problèmes uniques que rencontre la communauté. Mais tout n’a pas toujours été facile – au début, les formations étaient vraiment nécessaires pour garantir que les membres du personnel soient vite au parfum quant au travail.

L’équipe de Manjari après une réunion des diverses parties prenantes

À l’issue de la formation, l’une des premières étapes de ce processus devait autonomiser les résidents locaux à plaider en leur propre faveur.  Ils devraient travailler pour garantir que le gouvernement agisse là où il était supposé le faire et prenne des responsabilités afin de créer l’infrastructure, y compris les écoles, dont la communauté avait besoin, en plus de la fourniture des autres ressources nécessaires.

Dans le cadre de cette montée en puissance du processus et pour donner la parole aux résidents locaux, le groupe a également commencé à aborder l’égalité des sexes. Des activités génératrices de revenu ont été implémentées pour les femmes. Les femmes étaient également organisées en groupes d’entraide, les mettant dans une position plus favorable en vue de préconiser leurs propres droits auprès du gouvernement.  Dès le début, le groupe derrière le programme No Child Left Behind a commencé a travailler avec des bénévoles de l’enseignement soutenus par les écoles. Il s’agissait principalement de jeunes femmes de 18 à 25 ans, qui assumaient pour la première fois un emploi officiel dans le village. Ceci devait être l’un des premiers petits pas qui aurait encouragé les résidents à commencer à penser autrement au sujet des femmes et des rôles des sexes.

Autonomiser la communauté locale est fondamental pour la réussite de ce projet et de tout autre projet éthique

En même temps, Manjari a commencé à d’engager avec les commerçants de pierres. Ce processus initial s’est évidemment avéré lent et plutôt fastidieux. Puis avec le temps et après de longs entretiens, les commerçants ont accepté de mettre sur pied des systèmes d’autosurveillance pour s’assurer qu’aucun enfant ne se trouverait sur les chantiers. Ce fût un pas énorme vers une victoire capitale pour No Child Left Behind. Simultanément, les efforts de pression ont commencé à porter leurs fruits et un nouveau développement d’infrastructure a été mis en marche, y compris la construction de nouvelles écoles. Alors que le groupe avait encore un long chemin à parcourir, il avait déjà beaucoup de raisons d’être fier.

Il était essentiel que Manjari s’engage dans la rencontre avec l’association des commerçants de pierres. Sans le support de cette association d’influence, tout progrès aurait été impossible.

Si vous souhaitez en savoir plus sur Manjari, nous vous invitons à lire notre article de blog, The NGO Playing a Central Role in Eradicating Child Labour in Budhpura

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